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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 12:12
Il ne fut pas si facile de choisir la première légende qui inaugurera une longue liste. Finalement mon choix se reporte sur une légende urbaine, exceptionnelle de par son ampleur, qui marqua l’année 1988.

En cette année et comme encore aujourd’hui, il n’était pas rare de trouver dans les emballages de bonbons des « décalcomanies » à lécher que les enfants s’appliquaient sur le bras. Moi-même, j’étais féru de ces beaux « faux » tatouages que j’arborais fièrement, ils faisaient de moi un homme, un vrai, un dure. Pourtant, un jour, une dame dit à ma mère qu’il paraîtrait que des dealers cacheraient de la drogue dans les décalcomanies pour séduire les plus jeunes. Je ne comprenais pas la totalité de la conversation mais je compris à l’aire grave des deux grandes personnes que je n’étais pas près de rejouer au dur un tatouage au bras.
Cette rumeur de transfert au LSD se répandit très vite. Toutes les jeunes mères en avaient entendu parler et elles-mêmes se chargeaient d’en informer ses copines. Elle prit une telle ampleur que certains journaux publièrent des articles mettant en garde de l’apparition de décalcomanie aux figures géométriques ou aux personnages de bandes dessinées contenant du LSD et même de strychnine. Le ministère de l’éducation lui-même imposa la diffusion d’une mise en garde dans les écoles sous forme d’affiche.

Pourquoi ai-je choisi cette légende pour ouvrir le bal ( car oui, c’est une légende ) ? Tout simplement car elle est représentative en tout point du mythe contemporain. Un bouche-à-bouche hasardeux qui séduit les voies médiatiques. L’effet boule de neige. Si nous décortiquons cette histoire nous retrouvons présent les ingrédients qui en ont fait sont succès : L’instinct protectrice de la mère, la peur des nouvelles drogues « acides » qui faisaient tant parler d’eux à cette époque.

Qui aurait eu l’idée saugrenue de droguer des enfants, pour les rendre accrocs aux stupéfiants, qui n’ont pas les moyens de s’en offrir ? La réponse est pourtant simple, personne … Tout ceci découle d’une simple mauvaise interprétation d’une circulaire emmenant du bureau narcotique de la police du New Jersey.
En 1980, la police du New Jersey saisi un gros stock de papiers buvards imbibés de LSD, moyen de conditionnement aujourd’hui très répandu (cf. la photo). Ces papiers buvards étaient imprimés d’un logo mettant en scène Mickey l’apprenti sorcier.
La circulaire en fit une description imagée et débuta avec cette phrase : « Attention, les enfants sont susceptibles de prendre ce type de dessin imprimé pour un tatouage transfert. » La légende permit le glissement d’une éventuelle confusion à un fait authentifié.
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commentaires

Z
C'était une légende ! Merde alors ....
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