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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 23:33

Les évènements qui vont suivre se sont déroulés durant le mois de décembre 1977, sur la nationale 90 près de la commune de CHAPEREILLAN (Isère). Par la suite, les médias locaux s'emparèrent de cette histoire.

 

La nuit était noire et sans étoiles. Des trombes d'eau s'abattaient sur le pare-brise du 38 tonnes dont les phares crevaient l'obscurité. Cédric se morfondait sur sa condition. Il était là, derrière son volant, à quelques heures de la veillée de noël avec pour seule compagnie son autoradio.

 

Le véhicule arpentait une nationale bordée de forêt quand la musique qui emplissait la cabine fut remplacée par un bruit de parasites. Le routier se pencha quelques secondes sur l'appareil en jurant sur la fiabilité du matériel mis à sa disposition par son employeur. Il actionna le bouton de balayage automatique des stations mais après deux analyses de la bande aucune n'était jugée assez audible pour être sélectionnée par le système.

 

Après une série d'injures copieusement adressée à son autoradio, l'attention de Cédric fut attirée par une ombre qui se dessinait sous la pluie. Immobile, une personne était postée sur le bas côté.

Dame5

« Mais qui est assez débile pour se foutre sous la flotte en pleine forêt ! » s'interrogea Cédric.

 

Le véhicule ralentit pour s'immobiliser près de cette silhouette. Cédric ouvrit la portière passager et constata la présence d'une jeune femme, grelottant sous le déluge.

 

« Montez Madame ! » Hurla le chauffeur pour couvrir le bruit de la pluie.

 

Elle ne se fit pas prier, et aidée de la main tendue du routier elle se hissa dans la cabine. Elle s'installa près de la vitre pour blottir contre la portière.

 

« Mettez-vous cela sur le dos, vous allez attraper froid. », dit Cédric à la jeune femme en lui tendant son blouson.

 

Sans un mot, elle saisi d'un geste délicat le vêtement que lui tendait le jeune homme pour s'en vêtir.

 

« Comment puis-je vous appeler ? Demanda Cédric à sa passagère tout en reprenant la route.

  • Mélanie. Répondit la jeune femme dans un souffle presque imperceptible.

  • Que faisiez-vous ici, seule sous la pluie ? »

 

Elle ne répondit pas et conservait ses yeux rivés sur la route.

Elle était jeune, peut-être âgée d'une vingtaine d'années. Elle ne portait que pour vêtement une longue robe blanche et une paire de souliers du même blanc immaculé.

 

Cédric ne voulu pas insister sur les évènements qui l'ont conduite à se trouver là, dans cet accoutrement sous une pluie battante.

 

« Où doit-je vous conduire ? Poursuivit-il. »

 

Sans ne jamais lâcher des yeux la chaussé humide qui scintillait sous la balayage des phares du camion, elle lui indiqua le chemin.

Plus tard Cédric raconta que l'atmosphère était étrange dans la cabine. Il expliqua sentir la présence de cette jeune femme qui sanglotait recroquevillée sur elle-même. Ancrée dans son mutism elle refusait de lui livrer ses malheurs. Par pudeur, il évitait de la regarder car sa robe imbibée par la pluie lui moulait les reliefs de son corps.

 

Une dizaine de minutes passées, Cédric stoppa son véhicule face à l'adresse indiquée par Mélanie. Elle salua sobrement son chauffeur, ouvrit la portière et doucement remonta l'allée du pavillon. A hauteur de la porte d'entrée, elle se retourna et fit un signe de politesse à Cédric.

 

Il reprit la route, et termina sa mission initiale.

 

Quelques jours plus tard, arpentant au volant de son camion le même itinéraire, Cédric cherchait un prétexte pour se présenter au domicile de Mélanie. Finalement, il se remémorait lui avoir prêté son blouson qu'elle avait gardé près d'elle. Il eu un léger sourire. Peut-être allait-il enfin comprendre pourquoi cette jolie jeune femme grelotait transie de froid sur la bas côté.

 

A hauteur du pavillon, il descendit les marches de son poids-lourd. Il se présenta au portail où il avait laissé Mélanie s'éloigner vers la demeure. Cédric hésita quelques secondes avant d'appuyer sur le bouton de la sonnette. Après un bref instant, la porte s'ouvrit et un vieil homme se présenta à la clôture.

 

« Que puis-je pour vous ? Interrogea le vieillard. »

 

Le routier débuta par quelques cafouillis, mal à l'aise, puis il se lança à relater les évènements qui l'avaient conduit ici. Le vieux monsieur resta muet puis comme emprunt d'une seconde jeunesse couru allègrement à son domicile pour revenir quelques instants plus tard aussi promptement qu'il était parti.

 

« Est-ce elle que vous avez vu cette nuit là ? » dit-il à bout de souffle.

 

Le vieillard présentait à Cédric une photographie vieillie par les années. Cédric reconnu sans mal sa passagère d'un soir. Il acquiesça timidement de la tête. Le vieille homme sombra en larmes.

 

« Venez avec-moi. » demanda-t-il entre deux sanglots.

 

L'homme conduit Cédric à quelques pas de là, au cimetière communal. Ils marchèrent dans les allées pour se stopper devant un caveau. Deux noms y étaient gravés suivi de l'épitaphe 'A ma fille et à mon épouse. Je vous aime et ne vous oublierais jamais. »

 

Céline était morte le soir de sa vingtième années, dans un accident de la circulation survenue à l'exact endroit où Cédric l'avait recueillie. Ce soir là, elle aurait fêtée ses quarante ans. Sa mère qui résistait courageusement à un cancer n'accepta jamais la mort de sa fille. Elle abandonna le combat qu'elle livrait contre sa maladie qui l'emportait durant les mois suivants.

 

Cédric restait bloqué sur la photographie qui ornait le caveau. Il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de la même personne. Il était paralysé, figé d'incompréhension. Si bien qu'il ne perçu pas tout de suite que son blouson, celui qu'il avait remis à sa passagère, était accroché sur un coin du caveau.

 

Il quitta le cimetière laissant seul le vieil homme qui pleurait au miracle. Cédric conserva ces évènements enfouis en lui durant quelques mois avant de commencer à en parler. La gendarmerie s'intéressa aux faits. Le vieil homme était interrogé et persistait à déclarer qu'il s'agissait d'un miracle et qu'aujourd'hui, il savait que sa femme et sa fille l'attendaient, quelque part...

 

Conclusion et explications :

 

Il existe de multiples variantes de légendes urbaines mettant en scène une dame blanche et des automobilistes. Celle que vous venez de lire n'est pas la plus répandue mais choisie car, pour moi, passionnante.

 

La plus connue de ces versions est probablement celle où la dame blanche alarme son chauffeur d'un « Attention au virage ! » avant de se volatiliser. Il est dit dans cette même rumeur que si le conducteur n'eut pas la gentillesse de prendre en charge l'auto-stoppeuse, il aurait été à l'origine d'un accident mortel.

 

DameLe cas des auto-stoppeuses fantômes est connu un peu partout dans le monde mais singulièrement présent en France tout comme au États-Unis.

Si la datation de l'origine de cette légende est difficile, il est vrai qu'elle connue son apogée courant les années 1970-80.

 

La dame blanche est une composante du folklore qui désigne, en particulier, les apparitions fantomatiques souvent présentées comme l'esprit d'une défunte errant dans les couloirs d'un château. La légende de l'auto-stoppeuse est sa transgression moderne.

 

Il existe une multitude de témoignages de personnes ayant aperçu cette dame blanche sur le coin d'une route où encore l'ayant conduite sur quelques kilomètres. La plupart d'entre eux se sont révélés farfelues ou sans fondement. Ce à quoi s'ajoute quelques supercheries, comme aux environs d'Autun durant l'année 1970, où un individu, plein d'humour, arpentait les routes de campagnes revêtu d'un drap blanc.

 

La popularité de cette histoire s'explique dans les détails qui la symbolisent. En effet, dans les cas les plus courants, il est mentionné un lieu précis décrit dans son contenu. Nous pouvons citer en France :

 

  • Le Château-Bernard en Isère. Cas où l'autostoppeuse s'affole à l'approche d'un virage sévère avant de disparaître celui-ci passé.

  • Le cas du CHU de Caen : Une auto-stoppeuse prise en charge à hauteur d'un arrêt de bus sur la nationale 7 deviendrait fébrile à l'approche d'un virage à l'entrée de Luc-Sur-Mer. A sa hauteur, elle hurlerait d'y faire attention avant de se volatiliser. Une femme serait morte d'un accident de voiture près de l'arrêt de bus du CHU dans les années 1970.

  • A Belleroy dans le Calvados : Une jeune auto-stoppeuse fantôme ferait son apparition au carrefour de l'embranchement à deux kilomètres de Belleroy. Elle présenterait un comportement similaire.

  • La N90 près de CHAPEREILLAN (Isère) : Le récits que vous avez pu lire au début de cette article en est directement inspirée. Dans l'histoire originelle il s'agissait du témoignage d'un médecin grenoblois et non d'un routier.

 

 

Ainsi, il n'est plus question de parler de la dame blanche, mais des dames blanches pour lesquelles certains vous déclareront qu'elles existent bien et d'autres vous expliqueront qu'elles relèvent de la légendes urbaines ou du mythe contemporain.

 

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commentaires

H
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W
svp dites moi si elle existe vraiment la j'ai peur
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T
couou,j'ai lu cet article et c'est hallucinant et je crois vrément que c'est vrai..a une amie à moi c'est vraiment arrivé la même histoire que si tu t'arrête pas au prochain virage tu as un<br /> accident et ils ont eu un accident..et je sais que c'est vrement arrivé!!voila j'aime me renseignée voir ce qu'il y a sur des légendes urbaines!!merçi pour ses article!
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M
Vraiment troublant cet article, j'en ai presque des frissons :) Même si je n'ai jamais eu d'histoire de ce genre je dois dire que je reste septique sur sa véracité car il n'y a aucune preuve
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A
Bonjour, j’ai un peu de mal à croire à cette légende Normande, le calva y est peut-être pour quelque chose, non ? Bise
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